Allaiter un deuxième enfant après une expérience plus difficile est possible. Il y a 10 ans j'étais alors une jeune maman, mon expérience a été partagée dans le livre Bien vivre l'allaitement écrit par Madeleine Allard et Annie Desrochers. Ce témoignage portait sur mon deuxième allaitement suite à ce que je considérais un échec d'allaitement. Maintenant, je considère cet événement comme une expérience formatrice et je sais que j'ai fait ce que je pouvais! Je me permets de vous partager les réflexions que j'avais alors: '' Après une naissance difficile, François-Xavier a été hospitalisé pendant une semaine. À l'hôpital, on ne pouvait pas me garder même si j'allaitais. Le soutien a été déficient. Trois jours après l'accouchement, je retournais chez moi, sans mon bébé. Tous les matins, j'arrivais très tôt à l'hôpital et je partais asses tard afin qu'il ne reçoive qu'un biberon. La fatigue grandissante, la déprime post-partum et le soutien inadéquat de mon entourage ont contribué au sevrage à trois semaines de vie. J'ai vécu cet allaitement comme un échec. J'éprouvais de la colère et de la tristesse.; Avec Laurent, mon deuxième bébé, j'ai senti que l'allaitement devenait une expérience des plus enrichissantes. Je l'avoue, j'ai allaité d'abord pour moi. Plus cet allaitement avançait, plus je voyais des différences dans ma façon de materner mes bébés. Parce que j'allaitais Laurent, j'avais tendance à le prendre plus souvent, à le mettre contre ma peau. Nous dormions ensemble quelques heures toutes les nuits et sa couchette était toujours dans notre chambre, collée contre notre lit. Les réveils nocturnes ne me dérangeaient plus. Laurent ne faisait pas ses nuits et je m'en fichais. Pour François-Xavier, ça m'important beaucoup.. Ça ne veut pas dire que j'ai aimé davantage Laurent! Simplement, je me suis fiée davantage à mon intuition. Toutes ces différences m'ont amenée à me réconcilier avec mon premier allaitement. J'ai fait du mieux que j'ai pu avec les ressources que j'avais alors. Parfois, pendant les périodes difficiles où je veux sevrer Laurent, je pense à comment je me sentais après le sevrage de François-Xavier. À tous les bons moments que je manquerais en allaitant plus. Ça me donne la force de continuer. '' (p.233) C'est étrange ce que la vie peut nous apporter. Quand j'ai écrit ce texte, Laurent n'avait que quelques mois, j'avais alors un objectif modeste d'allaiter 6 mois, j'étais allée rencontrer une consultante en lactation en clinique régionale lorsque j'ai rencontré des difficultés et j'avais appris l'existence des groupes de soutien en allaitement. C'est quand Laurent a eu 6 mois que je suis d'abord devenue marraine d'allaitement chez Chantelait pour soutenir des mères, comme moi, qui vivaient peut-être des émotions contradictoires et qui avait besoin d'une oreille attentive. J'étais loin de me douter qu'il serait allaité plus de 3 ans et que je deviendrais directrice d'un groupe de soutien en allaitement! ALLARD, Madeleine et Annie DESROCHERS, Bien vivre l'allaitement, Québec, Hurtubise, 2010, 316p.
1 Commentaire
Laisser un réponse. |
Archives
Février 2021
Catégories |